Le Cloud sans-fil et les nouveaux services associés.
Le Cloud sans-fil, la mort du contrôleur? Depuis 2006, ces nouvelles architectures ont été poussées par certains manufacturiers comme Aerohive, qui pensait d’ores et déjà que les contrôleurs ne seraient plus adaptés à tous les types d’architecture dans un avenir proche. Certains vont plus loin et affirment que les contrôleurs ne pourront plus suivre avec l’arrivée du gigabit en sans-fil, et qu’ils seront le « bottleneck »! Cependant, si on observe les avancées technologiques et certains besoins opérationnels, on ne peut pas être aussi catégorique. Sur certaines architectures sensibles, nécessitant des réseaux robustes, performants et faciles à administrer, comme dans le domaine hospitalier, les transports, ou l’industrie, les systèmes centralisés seront encore le meilleur choix pour encore quelques années. Au niveau des critères technologiques, si on regarde les Datacenter, la centralisation reste la tendance: les puissances de calcul et les débits sur la filaire continuent d’augmenter. Les architectures avec les contrôleurs centralisés ont encore de beaux jours. Les architectures Cloud sans-fil, correspondent plutôt à des besoins spécifiques pour des entreprises éclatées, ouvertes sur internet, de type franchise. Les secteurs de la vente, de l’hôtellerie, et de la restauration sont donc en première ligne. Intérêt de ces architectures Les architectures Cloud sont ni plus ni moins le retour aux points d’accès autonomes, lourds, intelligents, comme on a aimé les nommer il y a 10 ans. La différence avec ce que l’on a connu il y a quelques années, est l’utilisation de systèmes de gestion localisés sur internet qui centralisent la gestion. Cette externalisation facilite l’intégration avec des solutions internet de gestion des identités, de management des équipements, voire avec des systèmes de paiement. L’autre différence avec les anciennes architectures lourdes que l’on a connues, c’est le développement de systèmes dynamiques de gestion de l’environnement radio qui permet maintenant d’éviter les écueils des anciennes architectures avec des points d’accès autonomes (canaux, interférences, nomadisme entre les points d’accès, etc.). L’intérêt pour les constructeurs Les constructeurs trouvent dans ce modèle d’affaires, une nouvelle forme de revenu, l’abonnement! Ainsi, le client n’acquiert plus seulement un équipement en souscrivant un service auprès d’un installateur, mais il va devoir souscrire un abonnement, peu élevé, mais qui sur la masse des clients potentiels, sera une source de revenus importante et surtout récurrente. Alors, on comprend pourquoi les « leaders » du domaine sans-fil que sont Cisco et Aruba Networks ont sauté à pieds joints dans le nuage, en rachetant Meraki pour Cisco, ou en développant leur propre solution avec Aruba Central. L’externalisation des services de gestion L’externalisation des systèmes de gestion va aussi probablement impacter les services techniques des entreprises qui feront le choix du Cloud. Ainsi, des entreprises de services vont proposer des solutions sans-fil clés en main administrées, qui permettront aux clients de mieux maitriser leurs coûts d’exploitation. Les équipes techniques pourraient petit à petit migrer vers les entreprises de services qui ont une meilleure connaissance des technologies. Ces déplacements de ressources peuvent avoir un effet gagnant-gagnant; le client en plus de réduire ses coûts, pourra faire jouer la concurrence pour améliorer son service; les fournisseurs de service vont eux pouvoir développer de nouvelles offres opérées permettant du « cash » récurrent sur une masse de clients potentiels plus importants; enfin, les équipes techniques vont se retrouver dans des entreprises qui connaissent leurs métiers, qui mettent en valeur leurs connaissances et qui peuvent leur proposer des possibilités d’évolutions et de mobilités souvent plus intéressantes. De nouveaux marchés et services associés : L’intégration avec les réseaux sociaux En transférant le système de contrôle sur des plateformes externalisées sur internet, on facilite ainsi l’intégration à d’autres systèmes d’authentifications. Ainsi, on peut à présent authentifier un utilisateur en utilisant des comptes autres que ceux de l’entreprise. Par exemple, des portails d’accès peuvent identifier l’usager par son compte de réseau social, principalement Facebook, Twitter, LinkedIn et Google+. Ces nouvelles technologies vont dans un premier temps intéresser les secteurs de la restauration et de l’hôtellerie, ainsi que les chaines de distribution, soit principalement le « business retail ». Cependant, ce système est tout à fait applicable sur d’autres modèles d’affaires. On observe depuis quelques mois, l’arrivée de nouvelles plateformes d’authentifications qui s’intègrent très facilement avec les architectures cloud sans-fil. Elles permettent de créer des portails captifs évolués qui se connectent aux différents réseaux sociaux. Ces nouveaux acteurs révèlent de nouvelles opportunités et on peut ainsi citer Tanaza, Purple Wifi , GoBig, Cloud4Wi, Airtight, etc. De nouvelles formes de marketing Avec ces nouvelles méthodes d’authentifications, les nouveaux acteurs proposent souvent des portails évolués permettant de diffuser de la publicité et des offres temporaires, soit un nouveau modèle de vente. Aussi, l’usager peut être invité à fournir des commentaires ou à « liker » le site interne du magasin ou du restaurant, on peut alors diffuser de la publicité d’usager à un groupe d’usagers. Enfin, l’intelligence de ces plateformes en ligne offre des puissances statistiques indisponibles auparavant qui améliorent les données marketing pour orienter et cibler la vente. La capture de données et le profilage Les solutions sans-fil permettent de capturer de l’information souvent à l’insu de l’usager. Certains groupes commerciaux ont ainsi pu réaliser des campagnes de profilage en sniffant les informations sans-fil des équipements mobiles des usagers dans leurs magasins. Le but était de vérifier le nombre de visites, les zones du magasin où le client s’attardait le plus, etc. Associé à l’identification de l’usager, on pense alors au profilage évolué: le client se présentera dans un magasin, on lui proposera les offres qui l’intéressent sur le portail internet d’accueil ou par « push » via des applications préinstallées. On pourra aussi lui rappeler sa sélection de produits favoris. L’intérêt n’est plus à démontrer notamment dans certains secteurs où le choix est parfois difficile : qui n’a pas eu du mal à retrouver à la SAQ le vin qu’il avait tant apprécié? Le paiement en ligne Enfin, avec ces nouveaux portails captifs évolués, on pourra intégrer aussi la commande et le paiement en ligne de l’article, la restauration sera le secteur où ce type de solution devrait rapidement se développer. L’arrivée de technologies d’authentification forte, sur les nouveaux appareils mobiles, comme l’empreinte digitale sur les nouveaux modèles d’iPhone et de Samsung, ainsi que leurs accords passés avec les systèmes de paiement en ligne comme PayPal, vont là aussi permettre de sécuriser et développer ces services. Les enjeux de la sécurité Pour ceux qui doutent de la sécurité de ces solutions, on peut prendre l’exemple inverse de Target. Il y a quelques mois, ce géant de la distribution a eu ses systèmes de paiement interne piratés; le paiement à la caisse du magasin n’est-il finalement pas plus sécurisé que le paiement en ligne? Ce raisonnement peut sembler absurde, mais on constate aussi dans la plupart des entreprises que les réseaux sans-fil sont souvent plus sécurisés que les réseaux filaires, et les systèmes de paiement en ligne sont généralement interfacés directement avec des réseaux bancaires plus sécurisés qu’un réseau d’entreprise de distributeurs. Ainsi, on se méfie toujours plus de ce qui est à l’extérieur de son périmètre. Et si on n’arrive pas à sécuriser l’intérieur? On peut toujours réduire ce périmètre.
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